Baudelaire
– Les Fleurs Du Mal
Bonsoir
mes corbeaux
Ce
soir je vais vous parler d’un des livres les plus importants et les
plus connus du monde gothique : « Les Fleurs Du Mal »
de Charles Baudelaire.
Mais
tout d’abord permettez_moi de vous présenter ce grand gomme
qu’était Charles Baudelaire :
Né
le 9 Avril 1821 et mort le 31 août 1867 à l’âge de 46 ans dans
cette même ville, Charles-Pierre Baudelaire est un des poètes les
plus importants de son époque.
Homme
sombre et mélancolique portant un regard désabusé et négatif sur
le monde, sur l’humain il est, et même à notre époque, considéré
de par le monde comme l’un des meilleurs poètes au monde et ses
œuvres sont très appréciées du public. Cela est dû, selon moi,
au fait qu’il a réussi à ajouter, grâce à l’outil poétique,
de la beauté à ses textes, une beauté mêlée habilement au
triste, au mélancolique. Une beauté qui est lui est propre, une
beauté… Baudelairienne (Et oui cet adjectif existe bel et bien).
Il
est aussi le traducteur attitré des œuvres d’Edgar Allan Poe, un
poète américain très célèbre aussi dans la culture gothique (Et
dont je compte bien parler dans une prochaine chronique). Il est
aussi (L’involontaire?) créateur de ce que l’on nomme le Spleen
Baudelairien.
Mais
mes tendres corbeaux je vous entends déjà me dire ; « Spleen
Baudelairien ? Qu’est-ce à dire que ceci ? » Et
bien c’est un état de profonde tristesse, de profonde mélancolie,
de profond désespoir, d’ennui. Et c’était un état que notre
très cher ami Baudelaire, bien malheureusement, côtoyait souvent.
Mais qui, conjugué à l’outil poétique n donne à ses poèmes une
esthétique des plus sublimes et très très proches de l’esthétique
gothique romantique, une esthétique basée sur l’expression des
sentiments, positifs ou négatifs, le tout dans une forme destinée à
embellir le tout. Ce sentiment est bien évidemment très présent
dans « Les Fleurs Du Mal ».
Publié
en 1857, ce livre est un recueil de poèmes en vers regroupant la
quasi-totalité de son travail poétique. Il est composé de 163
poèmes quasiment tous inscrits dans le registre romantique. Le titre
de ce recueil se veut paradoxal, il est teinté d’opposition :
Les Fleurs, bien que représentant la beauté, la pureté, l’amour,
naissent ici du Mal, de quelque chose de négatif. Il cherche ici à
prouver que même avec quelque chose de sombre, de laid, de négatif
on peut faire quelque chose de beau, de splendide.
À première vue, en entendant parler de Charles Baudelaire vous pourriez penser que Les Fleurs Du Mal est un recueil triste, sombre, déprimant etc.. Il est vrai qu’un grand nombre des poèmes dans cette œuvre sont tristes et mélancoliques et nombreuses sont les fois où l‘on tire une larme, mais nombreuse seront les fois où vos yeux seront subjugués par la beauté tragique des textes de Baudelaire. Car nombreux aussi sont les poèmes sur l’amour, qui eux, d’une manière très surprenante, ne sont pas tourmentés par le spleen, seule la beauté les entoure. Une beauté vraiment magnifique d’ailleurs, qui a inspiré nombre d’artistes gothiques par la suite. Et c’est ÇA la force de Charles Baudelaire, il était peut-être sombre et triste mais Holy Dracula !! Personne ne savait aussi bien écrire l’amour et la tendresse comme il le faisait, l’amour par la parole, par les mots, un amour si beau, si raffiné, qu’il vous donne envie d’enlacer tendrement votre moitié, pour l’embrasser tendrement tout en l’enlaçant amoureusement, sans un mot, avec la tendresse comme seule spectatrice.
Les poèmes du recueil, à l’origine (Deux sections de plus ont été ajoutés en 1866 et 1868, la première se nommant Les Épaves et la deuxième étant non nommé) sont divisés en plusieurs sections :
À première vue, en entendant parler de Charles Baudelaire vous pourriez penser que Les Fleurs Du Mal est un recueil triste, sombre, déprimant etc.. Il est vrai qu’un grand nombre des poèmes dans cette œuvre sont tristes et mélancoliques et nombreuses sont les fois où l‘on tire une larme, mais nombreuse seront les fois où vos yeux seront subjugués par la beauté tragique des textes de Baudelaire. Car nombreux aussi sont les poèmes sur l’amour, qui eux, d’une manière très surprenante, ne sont pas tourmentés par le spleen, seule la beauté les entoure. Une beauté vraiment magnifique d’ailleurs, qui a inspiré nombre d’artistes gothiques par la suite. Et c’est ÇA la force de Charles Baudelaire, il était peut-être sombre et triste mais Holy Dracula !! Personne ne savait aussi bien écrire l’amour et la tendresse comme il le faisait, l’amour par la parole, par les mots, un amour si beau, si raffiné, qu’il vous donne envie d’enlacer tendrement votre moitié, pour l’embrasser tendrement tout en l’enlaçant amoureusement, sans un mot, avec la tendresse comme seule spectatrice.
Les poèmes du recueil, à l’origine (Deux sections de plus ont été ajoutés en 1866 et 1868, la première se nommant Les Épaves et la deuxième étant non nommé) sont divisés en plusieurs sections :
Spleen
et Idéal (85 poèmes)
Tableaux
Parisiens (11 poèmes)
Le
vin (5 poèmes)
Fleurs
Du Mal (12 poèmes)
Révolte
(3 poèmes)
La
Mort (6 poèmes)
Les
thèmes apparaissant dans les poèmes sont fort nombreux :
Tristesse, amour, mélancolie, le sang, les saisons, la fuite du
temps, le soleil couchant, la nuit, la lune, la mort, le soleil, la
Femme etc.etc.. Les poèmes sont donc très variés.
Si
je devais vous en donner quelques exemples des poèmes de l’ouvrage
je vous proposerai ceux-ci :
L’ennemi
« Ma
jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé
çà et là par de brillants soleils ;
Le
tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il
reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! »
La
Beauté
- « Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
- Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
- Est fait pour inspirer au poète un amour
- Éternel et muet ainsi que la matière.
- Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
- J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
- Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
- Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
- Les poètes, devant mes grandes attitudes,
- Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
- Consumeront leurs jours en d'austères études ;
- Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
- De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
- Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles ! »
La géante
« Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne. »
Le serpent qui danse
« Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon cœur ! »
Un tel recueil, vous en doutez bien, n’a pas pu passer inaperçu, le 7 juillet 1857 la direction de la sûreté publique saisit le parquet pour « outrage à la morale publique » et « offense à la morale religieuse ». Condamnant Baudelaire et ses éditeurs à une amende de respectivement 300 et 100 francs ainsi qu’à la suppression de 6 pièces du recueil : « Les Bijoux », « Le Léthé », « À celle qui est trop gaie », « Lesbos », « Femmes damnées » et « Les Métamorphoses du Vampire ». (Bon je veux bien comprendre, en me mettant à la place des gens de l’époque, et ce n’est point facile croyez-moi, que tous les poèmes, à part « Lesbos », sont « choquants » mais quand même, je plains ce pauvre Baudelaire).
Mais
heureusement notre bon ami Charles put
obtenir vengeance en
quelque sorte puisqu’il permit
notamment d’exercer une influence considérable sur des poètes
éminents tels que Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et
Stéphane Mallarmé. Et
ses œuvres continueront
pendant fort longtemps à être apprécié du public, et
à être prisé par différentes cultures dont la culture gothique,
qui
elle aussi, manie
élégamment le sombre, le triste, le
mélancolique
avec la beauté, la volupté, la magnificence etc.. (CF :
Le gothique romantique) que
ça soit dans la poésie,
la musique, les films etc.. Il
n’y a qu’à voir ce qu’à fait le groupe Sopor Aeternus &
The Ensemble Of Shadows (Qui
est, selon moi, un des meilleurs exemples d’œuvre
gothique romantique avec les poèmes de notre cher Baudelaire).
Je
dois avouer qu’il m’a aussi apporté beaucoup de choses :
Une façon d’apprécier et d’aimer l’amour sans
que je sois lassé ou déçu par un trop-plein
de niaiserie et
de « romantisme » exagéré au possible (Genre...la
saga Twilight de Stephenie
Meyer ou… Fifty
Shades Of Grey de E.L James). De
la tendresse, de la beauté, des
sourires, des larmes aux yeux, des instants
de réflexion, bref ce recueil fait fourmiller les idées et les
pensées et ne peut
laisser indifférent. Découvrir
ce
recueil fut un grand plaisir et une bonne expérience qui
me laisse à penser que la curiosité, c’est une bonne chose
parfois
(Pour
la petite histoire, une camarade gothique du
nom de Nephelith, qui
adule
ce livre et le poète en avait fait l’éloge plusieurs fois sur son
Ask et
compte facebook artistique,
du
coup à force de lire toutes ces éloges j’ai eu envie de me
lancer, et ce fut une bonne idée, très bonne même. Si
tu lis ce message, sache que désormais je comprends très bien le
pourquoi de ton adoration de Charles Baudelaire et des «Fleurs
Du Mal »
et
que je te remercie grandement de m’avoir incité, indirectement
certes, mais incité quand même, à lire ce magnifique ouvrage
poétique. C’était
chic de ta part ma chère).
Cet
ouvrage a bien sur été maintes
fois repris, et les poèmes maintes
fois adaptés, et
plus particulièrement
en musique avec « Les
Fleurs Du Mal » et
« Les Fleurs Du Mal (suite et fin) »
de
Louis Ferré qui
adapte les poèmes de Baudelaire en chanson.
Voilà,
je pense vous avoir tout dit mes p’tits vampires, je vous encourage
grandement à aller lire ce livre et/ou à l’acheter au plus vite,
vous ne serez pas déçu du voyage croyez-moi, lire du Charles
Baudelaire c’est comme
écouter du Pink Floyd, c’est une nouvelle expérience qui sort des
sentiers battus et ne vous laisse pas indifférent du tout. Lire
« Les
Fleurs Du Mal » est
une expérience unique qu’il faut vivre au moins une fois dans sa
vie, Baudelaire n’écrivait pas de la poésie,
il écrivait SA poésie. Charles
Baudelaire est et restera pendant de longues années un poète
singulier et unique qui a grandement marqué l’histoire de la
poésie et a exercé une influence considérable sur ses pairs malgré
sa vie qui
fut
souvent marquée,
bien
malheureusement,
par la mélancolie, l’absinthe, la
maladie
et la
drogue. Bien
que disparu depuis fort longtemps il restera pour moi une référence
de très haute qualité dans le domaine poétique et gothique. Et
je souhaite aimer cet ouvrage le plus longtemps possible afin de le
faire découvrir à mes enfants qui le feront découvrir à leurs
enfants pour créer alors un héritage de haute qualité et de
très haute facture.
Merci
Mr Baudelaire pour ce magnifique ouvrage, vous n’avez pas pu en
faire une édition définitive mais malgré cela je l’aime de tout
mon cœur et en fait une de mes œuvres littéraires favorites,
puissiez-vous reposer en paix et soyez assurés que votre mémoire et
de celle de vos Fleurs Du Mal jamais ne s’éteindra, s’épanouissant
et
grandissant
de plus en plus, pour ne plus jamais être oublié et toujours
prospérer. Un
immense merci à vous, reposez en paix.
Passez
une bonne soirée mes vampires, puisse la lecture de cette sublime
œuvre vous émerveiller autant qu’elle m’a émerveillée.
Prenez
soin de vous.
À
lundi prochain.

Eh bien ! Quel plaisir de lire un article traitant de Baudelaire / des Fleurs du Mal qui soit rédigé par quelqu'un d'autre que moi ! Merci de lui montrer, en plus des traces de rouge à lèvres et des mots laissés régulièrement sur sa tombe par des touristes, qu'il n'y a pas que moi qui tiens à lui, après toutes ces années.
RépondreSupprimerTon article est simple, mais relativement efficace. Tu as à mon sens bien résumé et expliqué la chose, surtout en sachant que jamais un article même de vingt pages ne suffira à en capter la complexité et la beauté. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, je me répète mais ça me fait vraiment du bien de lire un article à ce sujet qui n'est pas rédigé par moi-même. Je suis la seule dans tout mon entourage à aimer autant et parler si souvent de Baudelaire qu'un œil extérieur fait vraiment du bien ! Et puis, c'est un article bien accessible aux néophytes, ce qui est une bonne chose !
Aussi, je te remercie aussi pour la petite note à mon intention, elle me touche beaucoup ! Je suis, on peut le dire, heureuse d'avoir pu être utile à quelqu'un dans ce domaine, d'avoir pu donner envie de lire et découvrir cette oeuvre qui a marqué au fer rouge ma vie entière. Heureuse d'avoir pu transmettre cette flamme, et longue vie à l'Artiste !